Les signaux d’apaisement chez le cheval
LES DIFFÉRENTS SIGNAUX D’APAISEMENT
Comme les chiens et les humains, les chevaux sont capables de former des relations en dehors de leur propre espèce. Ils utilisent d’ailleurs les mêmes signaux de communication avec les leurs qu’avec l’humain.
Le cheval transmet plusieurs signes afin de communiquer son inconfort face à certaines situations. C’est ce qu’on appelle les signaux d’apaisement.
Si le cheval cherche à communiquer, il va envoyer un signal (émetteur), puis regarder la cible de son signal (récepteur) en attendant une réponse, puis envoyer un second signal si la cible (récepteur) a ignoré son premier signal.
Il y a des pauses entre les signaux d’apaisement si le cheval cherche simplement à communiquer. Par contre, si le cheval cherche à se calmer lui-même, les signaux vont s’enchainer rapidement sans que le cheval ne fasse de contact avec son environnement. Dans ce cas les signaux servent à deux choses : calmer le cheval ET ce qu’il considère comme source d’anxiété dans son environnement.
Quels sont les signaux d’apaisement chez le cheval ?
la position de l’encolure : plus elle est haute plus le cheval est tendu
la tête en vue d’ensemble : plus il y a de rides sur la tête du cheval (autour des yeux, des naseaux, des lèvres) plus il y a de tension
la queue : plus elle est haute plus il y a de tension
clignement des yeux
yeux mi-clos
regarder ailleurs, loin du stimuli. Cela peut se faire par un changement de direction du regard ou par «regarder à l’intérieur», les yeux deviennent comme flou
machouiller, avec et sans la langue sortie
bailler
étirer la mâchoire
tourner la tête
tourner l’encolure
secouer l’encolure
s’ébrouer (body shake)
abaisser l’encolure par étape
maintenir l’encolure basse
s’incurver autour du stimuli
séparer deux choses, soit deux chevaux, soit un cheval et un chien qui aboi, soit un cheval et un humain, etc
montrer les postérieurs, avec les 4 pieds plantés dans le sol
montrer les flancs
manger
se tenir immobile (figé) ou ralentir l’allure
se rouler
renifler et remuer le sol sans manger
se mordre soi-même
se frotter la tête contre un membre ou contre un objet
lécher un objet
La façon dont le cheval comprend et expérimente son environnement, la manière dont il répond à un stimuli et la quantité de communication qu’il établit avec son environnement est bien différente à celle de l’humain. Le cheval utilise par exemple de nombreux signaux pacifiques afin d’éviter un conflit. Il peut les utiliser pour se calmer lui-même ou pour calmer ceux qu’il côtoie.
Ces signaux dépendent de plusieurs facteurs:
ses prédisposition génétiques : sa physiologie, la façon dont son cerveau et ses organes fonctionnent, son système endocrinien, si il a hérité ou non d’une sensibilité à une maladie ou une sensibilité à la peur ou au stress;
sa santé : stress, douleur, si tous les besoins physiques et mentaux du cheval sont remplis ou non;
ses expériences de vie, positives ou négatives qui orientent sa façon de gérer les changements dans sa vie;
sa socialisation et son entraînement, positif ou négatif vis à vis d’un stimuli
son cavalier dont le cheval domestique est grandement dépendant. La qualité de vie d’un cheval domestique dépends grandement des choix réalisés par celui qui en prend soin.
son cadre de vie et la façon dont il remplit les besoins du cheval : besoins en nourriture, abri, eau, contacts sociaux, repos;
Si le cheval peut faire des choix ou non ?
Est-ce que le cheval a la possibilité de s’éloigner d’un stimuli qu’il a du mal à gérer ou est-il forcé de subir ce stimuli par manque d’espace ou de liberté de choix ?
Certains signaux d’apaisement sont aussi des comportements habituels. Par exemple le bâillement est un signal d’apaisement mais peut aussi simplement vouloir dire que le cheval est fatigué. Cependant, certains chevaux bailleront à répétition lorsque mis devant une situation spécifique, ce qui peut vouloir dire que celle-ci est anxiogène pour le cheval.
Afin d’établir une telle corrélation, il faut d’abord analyser le contexte dans lequel le signal d’apaisement est déclenché. Il faut isoler chaque stimuli afin de voir s’il s’agit d’une chose en particulier (un chien qui aboie/passer dans un couloir étroit) ou s’il s’agit d’une combinaison de facteurs qui effraient le cheval (ex: un cheval ne démontre aucun signe d’apaisement en croisant un chien ni en passant dans un couloir étroit, mais démontre plusieurs signaux lorsque ces 2 éléments sont combinés. Tel que vu précédemment, chaque cheval a sa manière de percevoir un stimuli en fonction de nombreux facteurs. Il est donc important d’en prendre connaissance afin d’ajuster nos interactions en fonction de ces constatations.
Le cheval possède un langage très élaboré, plus on l’observe, mieux on le comprend.
Les différents signaux plus en détail
Le cheval possède 7 types de langages oraux
Le hennissement : son sonore persistible sur une longue distance allant parfois sur plus d'un kilomètre. Le cheval utilise le hennissement surtout quand il perds le contact visuel avec les autres membres ou pour signaler sa présence.
Le couinement : son typique lors d'une rencontre entre deux individus ou lors des jeux. Le cheval lance ses antérieurs en avant.
L'appel sourd : sorte de son s'apparantant à un grognement. Il est souvent symbole d'accueil et de bienvenue (jument vers son poulain, cheval vers son soigneur, etc.).
Le gémissement : il s'agit d'un sourd et gémissant grondement. Le cheval émet un gémissement en cas d'effort intense ou lors d'un conflit psychologique. Exemple : cheval qui se couche.
Le souffle : le cheval expire par les naseaux d'une façon brutale et brève. Il signal le plus souvent un danger ou lors de la découverte d'une nouvelle odeur.
L'ébrouement : le cheval expire par les naseaux de façon rythmée. Il s'agit d'un signe d'impatience.
Le ronflement : le cheval inspire d'une façon audible. Le ronflement signal un danger.
Le flehmen
Il s'agit de l'absorption d'une odeur qui permet ensuite au cheval de l'analyser. Les mâles ont souvent recours au flehmen pour identifier les femelles en chaleur.
La communication tactile chez le cheval est très peu fréquente.
Elle est de 2 types :
Le contact agressif ou agoniste : il s'agit des morsures, coups de pieds, bousculades, etc.
Le toilettage mutuel (grooming) : il est réalisé entre deux individus qui s'apprécie ou ayant des liens familiaux (poulain avec sa mère, etc.). Il s'avère utilise lors de la période de mue et est signe de bonne entente.
La communication visuelle est la communication la plus utilisée par les chevaux.
Le cheval s'exprime à travers de postures du corps et de mouvements. Il communique ainsi à ses congénères ses émotions et ses intentions. Il est difficile pour l'homme d'en interpréter toutes les subtilités.
Au sein des hardes les chevaux se comprennent aux moindres changements de postures même les plus infines.
Le cheval est en mesure d'interpréter avec une intense précision les signes les plus fins du visage de l'homme.
Pour montrer son mécontentement ou sa supériorité le cheval couche ses oreilles en arrière tout en tendant l'encolure, montrant les dents et fouettant de la queue. Il peut aussi intimider son congénère en mimant des coups de pied ou en chargeant.
L'autre cheval s'écarte en baissant la tête et la queue basse pour montrer qu'il est dominé.
Pour montrer sa soumission le cheval exécute le snapping. Le cheval tends son encolure, baisse la tête et mastique l'air. Cette attitude est très fréquente chez les poulains.
EN CONCLUSION
Le cheval qui montre ces comportements essaie de communiquer avec nous, il nous indique que la situation peut être inconfortable, qu'il a peur ou qu'il se sent frustré. Il est alors nécessaire d'intervenir en revoyant nos méthodes d’entrainement, prendre le temps d’examiner ce qui pourrait être la cause de ces comportements et se demander comment nous pourrions changer les choses, et ainsi améliorer son bien-être.
Pour ce faire vous pouvez commencer par reconnaître les signaux d’apaisement des chevaux de votre environnement et ainsi améliorer votre compréhension de la communication équine.
Pour votre propre cheval, éviter les situations de stress inutile, s’assurer que tous ses besoins fondamentaux sont rencontrés, qu’il a du foin à volonté, du temps en extérieur, qu’il peut bouger, s’exprimer, boire, avoir un abris, de l’équipement adapté, des visites régulières du palefrenier et du dentiste équin, etc.
Car ne l'oublions pas: un cheval qui ne peut satisfaire ses besoins sociaux, alimentaires, et physiques est plus enclin à souffrir de problèmes physiques et psychologiques. Ces chevaux peuvent alors s'éteindre, et/ou présenter des comportements indésirables dus à cette frustration.
Répondons à leurs besoins, observons leurs comportements et dialoguons.
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